Une démarche plus complète
1) Une démarche pragmatique
La psychologie intégrative a d’abord pour finalité la pratique thérapeutique, et l’efficacité du traitement proposé. Elle part du constat qu’aucun thérapeute n’applique ses principes théoriques d’appartenance de façon standardisée. Une psychothérapie, en effet, n’est pas du tout une pure procédure, même si elle peut en prendre parfois la forme pour des raisons pratiques. Il y a, en effet, autant, en pratique, de thérapie que de thérapeute et dans la plupart des cas, même les spécialistes revendiqués d’une théorie en particulier font des ajouts ou des prélèvements issues d’autres écoles de pensée ou d’autres pratiques pour mener à bien leur travail. Il est d’ailleurs reconnu que les thérapeutes qui mêlent plusieurs références et plusieurs pratiques ont de meilleurs résultats que les thérapeutes qui se cloisonnent aux seules pratiques que leur prescrit leur appartenance à l’exclusion de toutes les autres.
2) Une réconciliation au bénéfice du patient
Il apparaît, au fil du temps, que la psychologie a produit de nombreuses théories, souvent vérifiées empiriquement, donc justes, et en même temps de nombreuses « écoles » de pensée, de nombreuses appartenances théoriques parfois concurrentes. Or il s’est avéré que les guerres d’écoles ont fait plus de dégâts que de bien et qu’elles sont globalement stériles, y compris et surtout pour l’esprit critique, puisqu’au lieu de stimuler la pensée et la réflexion, elles ont contribué à enfermer chacun dans son appartenance et à faire régner le silence dans les milieux psy. Difficile en effet de mener des débats de fonds constructifs, lorsque les appartenances, avec ce qu’elles impliquent, transforment l’échange en affrontement…
L’intégrativité consiste à dépasser ses appartenances (non pas qu’elles soient en soi mauvaise, il s’agit ici plutôt d’y poser des limites…) à prendre de la hauteur de vu et à créer des parallèles, des associations, des transferts, des connaissances transverses et des ponts pour comprendre une réalité (l’esprit humain, la conscience, la souffrance psychique…), qui, par la complexité ontologique de sa nature, suppose forcément plusieurs point de vue et différentes formulations à propos de phénomènes identiques, qui, loin de se concurrencer bien au contraire se complètent. C’est pourquoi l’objectif de l’intégrativité est avant tout pragmatique, et vise à l’efficacité essentiellement : le soin
3) Une démarche créative en pleine évolution
Elle suppose donc nécessairement au psychologue qui s’y livre, une créativité permanente, une ouverture d’esprit élevée, une culture psychologique large et une soif de découverte et de connaissance importante. Cela permet en retour au psychologue intégratif de s’adapter plus finement à la singularité de son patient et d’y répondre avec plus de pertinence.
En France, cette démarche connais de plus en plus de succès, notamment suite aux débats polémiques qui eurent lieux dans la deuxième moitié des années 2000. On pourrait de ce fait considérer cet engouement comme un effet de mode, or cette démarche est plus ancienne, on peut en trouver les premières traces dés les années 1920 et on trouve ses origines dans plusieurs pays. La littérature qui lui est consacrée, tend de plus en plus à s’étoffer, de sorte qu’elle contribue à institutionnaliser de plus en plus cette démarche.
Parmi les courants qui permettent l’intégrativité en psychologie on peut citer chacune pour des raisons différente mais complémentaires :
- la psychologie cognitive,
- la psychologie humaniste ou rogerienne,
- la psychanalyse deleuzo-guettarienne, entre autres
- Toutes partagent cette qualité commune : la créativité